En Turquie, les purges de fonctionnaires se sont multipliées après la tentative de putsch en juillet 2016. Plus de 150 000 personnes ont perdu leur emploi depuis un an et demi pour leurs « liens » supposés avec le cerveau du coup d’Etat raté Fethullah Gülen ou avec les terroristes du PKK kurde. Mais aujourd’hui, c’est l’inverse : 1 823 employés du service public vont être réintégrés par décret dans leurs fonctions. Une mesure qui n’annonce cependant pas que les purges sont terminées.
Ces fonctionnaires étaient accusés d’avoir utilisé une application de messagerie mobile qui servait de moyen de communication pour les putschistes et leurs soutiens.
Des dizaines de milliers de personnes en Turquie auraient utilisé ce logiciel qui s’appelle ByLock. Mais la justice turque a annoncé fin décembre que des milliers de ces suspects avaient en fait téléchargé ByLock à leur insu, et qu’il fallait donc revoir leurs condamnations.
Voilà pour la version officielle qui pourrait concerner au final plus de 10 000 personnes. Des fonctionnaires qui vont retrouver leur poste et qui vont toucher le salaire auquel ils avaient droit durant leur chômage forcé.
Mais cette annonce soulève aussi plusieurs questions sur la nature de ces purges et sur le sérieux des enquêtes qui ont visé tous ces employés qui vont réintégrer notamment le secteur de l’Education et le département de la sécurité d’Etat.
En revanche, il ne faut pas y voir nécessairement un signe de faiblesse du pouvoir turc : le décret qui a annoncé le retour de ces salariés précise en même temps que 260 employés seront, eux, licenciés de la fonction publique.
Source : RFi