7 mai 2024

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25 NOVEMBRE – JOURNÉE INTERNATIONALE POUR L’ÉLIMINATION DE LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES

Publié le | par Pakize | Nombre de visite 745
25 NOVEMBRE – JOURNÉE INTERNATIONALE POUR L'ÉLIMINATION DE LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES

Cette journée de célébration a été suggérée à l’origine par la République Dominicaine en hommage aux trois sœurs Mirabal, opposantes politiques dominicaines et luttant pour leurs droits, assassinées le 25 novembre 1960 sur ordre du dirigeant de l’époque, Rafael Trujillo.

En 1993, l’Assemblée générale des Nations unies adopte « La Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard de femmes » qui définit la notion de violence à l’égard des femmes comme étant « tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée » (http://www.un.org/french/documents/view_doc.asp…).

La liste de ces violences est longue, entre autres :
 La violence domestique et perpétrée par un partenaire
 La violence sexuelle
 Le harcèlement sexuel
 La violence affective et psychologique
 L’exploitation économique
 L’exploitation sexuelle et la traite sexuelle
 Les crimes d’honneur
 Les crimes liés à la dot
 Le féminicide
 L’infanticide des filles
 Les Mutilations Génitales Féminines
 Le mariage forcé et précoce...

C’est en 1999 que les Nations unies proclament le 25 novembre « journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard de femmes » afin d’inciter gouvernements et organisations internationales à organiser des actions de sensibilisation sur la question de la violence à l’encontre des femmes (http://undocs.org/fr/A/RES/54/134).

La Situation actuelle est plus qu’effrayante :

• Dans le monde :

Selon les estimations de l’OMS

 35% des femmes, soit près d’1 femme sur 3, indiquent avoir été exposées à des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire intime ou de quelqu’un d’autre au cours de leur vie.

 jusqu’à 38% des meurtres de femmes sont le fait de leur partenaire intime masculin.

Selon les dernières estimations publiées par l’UNICEF :

 Au moins 200 millions de femmes et de filles ont subi une mutilation sexuelle dans 30 pays. Parmi ces victimes, 44 millions sont des filles âgées de moins de 15 ans.
 53 000 femmes excisées vivent en France

Ces pratiques sont pénalement condamnées en France et dans 24 des 29 pays d’Afrique et du Moyen-Orient où elles sont pratiquées

• En France :

 En 2016, 123 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire intime "officiel" (conjoint, concubin, pacsé ou « ex ») ou non officiel (petits-amis, amants, relations épisodiques...).
143 tentatives de meurtre de femmes ont été recensés

Les mobiles les plus fréquemment identifiés pour les homicides d’une femme par son compagnon révèlent une volonté d’emprise et de contrôle sur sa partenaire (refus de la séparation, dispute et jalousie) dans 67% des cas.

 3 femmes sur 4 déclarent avoir subi des faits répétés
 8 femmes sur 10 déclarent avoir été également soumises à des atteintes psychologiques et/ou des agressions verbales
 93 000 femmes âgées de 18 à 75 ans déclarent avoir été victimes de viols et/ou de tentatives de viol sur une année.
 9 victimes sur 10 connaissent l’agresseur. Dans 45% des situations, l’agresseur est leur conjoint ou ex-conjoint
 Moins d’une victime sur dix déclare avoir déposé plainte
(Sources : Enquête « Cadre de vie et sécurité » 2012-2017, INSEEONDRP- SSM-SI)
 37 000 victimes de violences sexuelles, mineures et majeures, ont déposé plainte ou ont fait l’objet d’une constatation par les services de police et de gendarmerie
 1 viol sur 3 commis sur une femme majeure, parmi ceux enregistrés par les forces de sécurité, est le fait de son partenaire ou ex-partenaire
(Sources : Ministère de l’intérieur)

• En Turquie :

Selon les rares données collectées en Turquie, depuis le 1er janvier 2017

 240 femmes et filles ont été tuées,
 77 femmes violées ;
 207 femmes et filles sont victimes de harcèlement
 286 filles ont subis des abus sexuels
 338 femmes brutalisées

Ces données ont été rassemblées d’après des faits rendus publics, imaginons quelques instants quelles auraient été les proportions si on pouvait comptabiliser toutes les violences de toutes les victimes, y compris celles qui n’osent pas parler.

En 2009, le ministre turc de la Justice a rendu public un document faisant état d’une recrudescence de 1 400 % des meurtres de femmes : 66 en 2002, contre 953 assassinats sur les sept premiers mois de 2009.

Bien que la Turquie ait ratifié, en 2011, la Convention contre la violence à l’égard des femmes du Conseil de l’Europe, force est de constater la résistance de policiers ou magistrats à faire appliquer les lois adoptées en la matière.

Si le meurtre atroce de la jeune Özgecan Aslan, le 13 février 2015, a secoué les esprits, générant une telle mobilisation, soutenue également par les hommes, que l’on a pu observer une procédure judiciaire très rapide pour obtenir une condamnation de l’assassin 9 mois seulement après son arrestation, on ne peut pas encore parler d’amélioration des conditions de la femme en Turquie.

Aggravées par les propos sexistes et violents des membres du gouvernement, on est encore loin d’un climat de confiance dans le système juridique et dans l’action des pouvoirs publics pour faire cesser les violences à l’encontre de femmes.

Malheureusement, aucun pays n’est épargné, aucune femme au monde n’est à l’abri de violence, qu’elle soit verbale, physique, sexuelle.

La violence à l’égard des femmes constitue une violation des droits de la personne humaine et des libertés fondamentales des plus dévastatrices mais aussi des plus répandues dans le monde et demeure un obstacle majeur à l’égalité des droits entre hommes et femmes.

La violence à l’égard des femmes ne peut, ni ne doit être une tradition, une culture.

L’intégrité physique ou mentale d’une personne humaine n’est pas le privilège d’un seul genre.

Ne fermons pas les yeux sur ces crimes, dénonçons, agissons !

Pour en savoir plus sur les 16 journées d’activisme : Cliquez ici


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