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REVUE DE PRESSE DU 20 JUIN 2018

Publié le | par Dilek, Pakize | Nombre de visite 4914
REVUE DE PRESSE DU 20 JUIN 2018

L’équipe tient à souligner que les informations émises dans cette revue de presse ne reflètent pas nécessairement son opinion. Elle s’adresse à un public qui souhaite connaître les sujets traités par les médias francophones relatifs à la Turquie.

REVUE DE PRESSE DU 20 JUIN 2018

24 juin : élections décisives en Turquie

  • Muharrem Ince : le candidat de l’espoir

A quelques jours du double scrutin présidentiel et législatif, la presse francophone s’attarde sur le principal rival du président turc : Muharrem Ince, le candidat CHP que Recep Tayyip Erdoğan craint le plus. Ils ne tarissent pas d’éloges à son égard. Le député de 54 ans, professeur de physique fait la Une du quotidien LE MONDE qui livre un portrait flatteur. "Révélation de la campagne", "combatif", "bon polémiste" "mordant", s’enthousiasme le journal. Il arrive à capter l’attention de tous les publics, de nombreux citoyens d’origine kurde sont prêts à lui donner leur voix, les nationalistes l’approuvent, les conservateurs louent ses égards pour la religion. Les instituts de sondages assurent qu’il affrontera le président sortant au second tour de la présidentielle, indique le journal.

Le journal s’appuie sur des scènes filmées lors des meetings du candidat pour mettre en lumière son talent d’orateur qui soulève l’espoir, son style tranchant et ses formules sanglantes. De plus, c’est un poète, « un candidat inhabituel qui danse dans ses meetings » se réjouit l’écrivain turc Nedim Gürsel dans LIBERATION alors qu’Erdoğan manifeste des signes de fatigue. Il incarne, par ses origines, la synthèse d’Anatolie et de Roumélie.

L’élu et le chef d’état, deux personnalités charismatiques, s’apostrophent par meetings interposés renchérit LA CROIX. Lors de ses meetings, Ince rappelle, avec vidéo à l’appui, la coopération passée entre l’AKP de M. Erdoğan et le prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d’avoir fomenté la tentative de putsch en juillet 2016. Le candidat CHP a réveillé l’enthousiasme de sa base électorale. « Tout le monde pensait qu’il n’y avait personne capable de défier le président sur ce terrain. Mais la performance d’Ince a démenti cette idée reçue », explique Emre Erdoğan, professeur de sciences politiques à l’Université Bilgi à Istanbul.
Cet adversaire de taille, ajoute LA DEPECHE DU MIDI, accuse le numéro un d’avoir conduit la Turquie au désastre, à savoir une inflation en hausse, une presse muselée, une dépendance de la justice, la question des réfugiés syriens.
« La Turquie veut respirer, veut la paix, veut la sérénité », affirme M. Ince. « Pas un homme épuisé, pas un homme qui crie et vocifère. Quelqu’un de plus jeune, du sang frais » rapporte LE POINT. Il souhaite ré instaurer la confiance aussi bien à l’intérieur du pays que dans les relations extérieures. Il le clame à chaque intervention, il sera président.

  • Un parti islamiste dans l’opposition

Le parti de la félicité (Saadet Partisi) convoite l’électorat traditionnel, informe L’EXPRESS. Il s’est en effet allié avec l’opposition pour le volet législatif du scrutin face à l’AKP. Son responsable, Temel Karamollaoğlu, fait partie des candidats qui briguent la présidence face à Erdoğan. Selon les enquêtes d’opinion, cette formation ne devrait réaliser qu’un score marginal. Néanmoins, elle compte faire barrage au dirigeant turc, bien que leur idéologue soit très proche, et issue de l’islam politique incarné par l’ancien chef de gouvernement Necmettin Erbakan, mort en 2011, explique l’hebdo. "Karamollaoğlu et son parti jouent un rôle important pour plomber la quête de réélection d’Erdoğan et il existe bel et bien un scénario dans lequel Karamollaoğlu pourrait faire pencher la balance au détriment d’Erdoğan et de l’AKP", assure Anthony Skinner, analyste.

  • Le vote des Turcs d’origine kurde : clef des élections ?

Malgré une forte pression sur le HDP, avec l’arrestation des élus, le parti devrait passer la barre des 10%, estime FRANCE CULTURE. A ce propos, son leader Selahattin Demirtaş, est candidat à la présidentielle depuis sa prison d’Edirne. Incarcéré depuis novembre 2016, l’avocat de 45 ans est accusé de faire de la propagande et d’appartenir au groupe terroriste PKK. Il risque jusqu’à 142 ans de prison. Il a dénoncé à la télévision d’Etat, TRT, le régime "répressif" du président, relaye LE POINT. LE MONDE, quant à lui publie une tribune du prisonnier. Il appelle l’Europe à ne faire aucun compromis avec Erdoğan. «  Nous n’avons pas peur du gouvernement, la Turquie est une prison à ciel ouvert » ajoute-t-il.

Les autorités turques craindraient-elles le vote des Turcs d’origine kurde ? 100 000 électeurs dans le sud-est sont obligés de se déplacer s’ils veulent voter, révèle ARTE. Les bureaux de vote ont été supprimés de leur commune. La majorité dans cette région vote HDP, précise la chaine.

  • Erdoğan, en difficulté ?

Dans différents articles récents, LE MONDE affirme que le pouvoir de séduction de Recep Tayyip Erdoğan s’estompe. Les projets pharaoniques du président turc, comme la mosquée géante Çamlica, à Istanbul, signe de volonté de marquer l’histoire, de rêve de pouvoir absolu, de rompre avec les valeurs héritées d’Atatürk, ne sont plus suffisants pour enthousiasmer la société turque. Ce qui réjouit l’opposition, souligne le journal.

Face au succès grandissant de l’opposition et conscient de sa difficulté, le président turc a promis la levée de l’état d’urgence en vigueur depuis le putsch manqué de juillet 2016 s’il venait à être réélu, rapporte la RTBF. Il a par la suite nuancé ses propos : "Lever d’état d’urgence ne signifie pas l’éliminer complètement ou ne pas retourner en arrière", a-t-il précisé. "Si nous voyons du terrorisme, nous prendrons à nouveau les mesures les plus strictes".

Il n’empêche que les électeurs ne savent pas encore pour qui voter, pointe LE MONDE. Même certains électeurs AKP ne veulent pas d’un président qui « se mêle de tout ». Cependant, le parti au pouvoir ferait pression sur les fonctionnaires comme à Rize, dans la mer Noire, ville d’origine du dirigeant. Ils auraient peur de perdre leur emploi s’ils assistaient à d’autres meetings.

Pour sa part, JEUNE AFRIQUE donne la parole au politologue Ahmet Insel qui décrypte les enjeux des élections. Il explique qu’elles sont cruciales pour le numéro un turc qui doit les gagner coute que coute. Le politologue met l’accent sur la dépendance des capitaux extérieurs et l’ingérence d’Erdoğan dans la politique monétaire qui irrite les investisseurs internationaux. Il pointe, d’autre part, les erreurs du président, notamment l’autorisation d’alliance des partis ayant joué en faveur de l’opposition. Pour conclure, M. Insel est persuadé que si l’AKP perd, il lâcherait son leader.

  • Le vote de la diaspora turque

Le vote des Turcs de l’étranger pourrait être décisif et il est convoité par Ankara, avance RFI. En Allemagne, la plus importante diaspora turque, venant des régions rurales, soutient l’AKP. De plus, elle a le sentiment d’être dans un environnement inhospitalier. L’identification avec la Turquie et ses dirigeants augmente. C’est pourquoi, Erdoğan peut se rassurer, cette communauté turque d’Allemagne est vouée à sa cause.

La communauté turque des Pays-Bas aurait reçu un courrier du président turc, plutôt "une lettre de propagande" s’indigne La Haye, peut-on lire dans LES ECHOS. Erdoğan demande en tant que chef d’Etat et chef et dirigeant de son parti AKP de participer au scrutin. « Une ingérence étrangère malvenue et inappropriée », a estimé le ministre des Affaires sociales, Wouter Koolmees.

Les services secrets turcs

Une enquête menée par L’EXPRESS porte de lourdes accusations sur les services secrets turcs. Des enlèvements, des assassinats d’opposants seraient l’œuvre du MIT comme les trois femmes membres du PKK, abattues rue La Fayette en 2013.

L’hebdo affirme qu’il serait à l’origine d’enlèvements des partisans de Fethullah Gülen, de menaces de mort contre des journalistes comme Can Dündar, qui avait enquêté sur les services de renseignements en Turquie. Le MIT, qui serait entièrement dévoué au président turc, aurait des pouvoirs démesurés. A ce propos, les députés ont voté une loi interdisant toute poursuite judiciaire de son personnel, quels que soient ses écarts, sans l’aval du Premier ministre. Ainsi, « plus personne ou presque ne se hasarde à questionner leurs agissements criminels  ».

Les journalistes, dont le célèbre reporter Ahmet Şık, envoyés en prison pour avoir enquêté sur des camions remplis d’armes destinées vraisemblablement à des groupes islamistes en Syrie, avec l’aide du MIT, en 2014, en savent quelque chose.

Face aux agissements des services secrets turcs, l’Allemagne, la France et la Belgique prendraient des mesures pour se protéger des espions turcs.

D’ailleurs le Ministère public de la Confédération (MPC) a placé sous mandat d’arrêt national deux diplomates ayant exercé en Suisse, signale 20 MINUTES. Ils auraient tenté de faire enlever un homme d’affaires suisse pour le livrer en Turquie. Ils sont aussi soupçonnés d’espionnage. Mais la Suisse aurait renoncé à émettre un mandat international sans apporter plus d’explications. De son coté, le ministère turc des Affaires étrangères a rejeté toutes les accusations.

Liberté retrouvée pour le rappeur

Ses fans peuvent dormir tranquille, le rappeur Ezhel a été acquitté à la suite de son jugement pour incitation à la consommation de drogues, prévient OUEST FRANCE. Le juge a ordonné sa libération immédiate car il n’avait "pas agi intentionnellement". Le jeune artiste risquait jusqu’à 10 ans de prison. Accueilli par une soixantaine de personnes, dont sa mère et son petit frère, il a déploré de mauvaises conditions de détention, mais s’est dit heureux d’être libre et déterminé à défendre la liberté de la musique et des arts, indique L’EXPRESS.

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