Cette phrase est attribuée à Abdullah Öcalan si l’on en croit le Prof. Dr. Yalçın Küçük. C’est dire à quel point le PKK donne la nausée à tout le monde en Turquie sauf peut-être quelques ethno-nationalistes kurdes qui essayent encore de justifier la lutte armée.
Le 3 octobre dernier, les terroristes kurdes ont assailli un poste de gendarmerie situé à Aktütün (près de la frontière avec l’Irak). Bilan : 17 tués et 21 blessés côté turc et 23 morts côté kurde. 250-300 terroristes ont frappé, en plein jour, à l’arme lourde et personne n’a rien vu. Ni les services de renseignements américains censés informer l’armée turque en temps réel, ni les services de renseignements turcs. D’ailleurs, le chef d’état-major de l’armée de l’air jouait au golf pendant ce temps là. On n’a toujours pas compris, s’il n’avait pas été informé de l’attaque ou bien s’il n’avait pas jugé utile d’interrompre son parcours de golf. Quelques jours plus tard, les terroristes du PKK ont attaqué un car transportant des employés d’une école de police sur une route de Diyarbakır (province du Sud-Est) faisant 5 morts et 22 blessés. Hier une femme a été arrêtée à Istanbul en possession de près de 9 kg d’explosifs. Je pense que ces attentats terroristes continueront jusqu’aux élections municipales de mars 2009.
Les Américains et les Européens ont condamné avec la plus grande fermeté mais les Turcs savent bien que ce sont des paroles creuses. Les Occidentaux ne luttent contre le terrorisme que lorsqu’ils sont personnellement concernés et s’agissant du PKK, ils auraient plutôt tendance à fermer les yeux. Souvenez-vous, en 2007, nous apprenions que les membres du PKK arrêtés collaboraient avec les fonctionnaires du contre espionnage français. Ils étaient convoqués plusieurs fois par mois et informaient la DST des collectes de fonds organisés en France par le PKK. Information que la DST n’a pas démentie. Quant aux EU, on sait qu’ils ont besoin du PKK pour affaiblir l’Irak et l’Iran. Donc rien à espérer du côté des Occidentaux. La Turquie lutte seule contre le terrorisme du PKK et elle sortira victorieuse de cette lutte en trouvant une solution au problème kurde.
Justement quelle est la solution au problème kurde ? Il y a un volet militaire et un volet politique.
Concernant l’aspect militaire, l’armée demande des pouvoirs accrus. Un exemple des incohérences de la législation turque en matière de lutte contre le terrorisme : les militaires n’ont pas le droit d’appréhender les terroristes, ils ont juste le droit de les tuer. N’est-ce pas aberrant ? La Turquie ferait bien de s’inspirer des législations en vigueur en Espagne ou en Angleterre, pays qui ont l’expérience de la lutte contre le terrorisme et je ne doute pas que la législation anglaise, notamment, soit plus restrictive en matière de droits individuels que la législation turque. Ainsi l’UE ne pourra pas venir avec ses grands sabots et crier au recul des droits individuels et collectifs. La Turquie lutte contre l’une des organisations terroristes les plus meurtrières au monde ce que les droits-del’hommistes ont l’air d’oublier. Le Washington Post écrivait la semaine dernière que la Turquie avait perdu plus de soldats dans la lutte contre le terrorisme en 2008 que les EU en Irak. N’est-ce pas affligeant ?
S’agissant de l’aspect politique, que faut-il faire ?
Caricature : Haber 7 du 6/10/08 Kemal Yargıcı
Légende : Militaire coincé entre deux montagnes : TERRORISME et POLITIQUE.