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Il y a quelques jours le quotidien Hürriyet avait initié une campagne de protestation contre un article publié par le « Washington Post » sur le PKK. L’article parfaitement partial dans la présentation des faits était accompagné de plusieurs photos dont une bien cadrée montrant un terroriste du PKK en train de donner le biberon à un ourson avec la légende suivante : « Un rebelle du PKK donne le biberon à un ourson qui a perdu sa mère au cours des récents combats ».
Cette photo a beaucoup choqué les lecteurs de Hürriyet qui y ont vu la volonté du journaliste de rendre sympathiques aux yeux des lecteurs des individus qui ont sur la conscience la mort de milliers de civils dont des bébés.
A la question posée par l’ambassadeur de Turquie à Washington, Maslahatgüzarı Burak Akçapar, « Je ne comprends pas ce que font des terroristes retranchés dans les montagnes avec un biberon », la réponse du journaliste fut : « Lorsque nous sommes arrivés sur les lieux, le militant du PKK nourrissait l’ourson. Nous n’avons pas demandé d’où provenait le biberon ». Réponse bien vague qui laisse place à des questionnements comme « Etait-ce une mise en scène ? ».
Dans la lettre de protestation, Hürriyet rappelait que l’article du « Washington Post » ne mentionne pas les mots « terroriste » ou « terrorisme », il ne rappelle pas l’historique du mouvement, ni le fait qu’il prend pour cible des civils ou qu’il s’adonne au trafic de drogue et au trafic d’êtres humains. Par ailleurs, les protestations portaient également sur le fait que le journaliste présentait les terroristes kurdes comme des combattants du peuple kurde ce qu’ils ne sont évidemment pas. Les Kurdes de Turquie insistent pour que l’on ne fasse pas l’amalgame entre eux et les terroristes. Cette façon de procéder fait dire ironiquement aux journalistes turcs « Le terrorisme du PKK réveille sans doute « le romantisme de la guérilla dans l’imaginaire des journalistes occidentaux ».
Le PKK est une organisation terroriste selon les EU, l’UE, le Royaume Uni, l’Irak, l’Iran, la Turquie et bien d’autres pays. Le Président George W. Bush a déclaré « Le PKK est une organisation terroriste. Il est l’ennemi commun de la Turquie et des EU ». Condoleezza Rice a tenu des propos similaires. Idem pour Jalal Talabani, Président d’Irak. Pourtant, les médias occidentaux refusent de qualifier le PKK de terroriste. D’après le Dr. Sedat Laciner, directeur de l’USAK (axé sur les think tank turcs), le Washington Post et les médias occidentaux tentent de légitimer le terrorisme du PKK.
A la suite des protestations qui sont parvenues au journal, Deborah Howell, l’Ombudsman du Washington Post, a admis que l’article avait fait l’objet de beaucoup de critiques émanant non seulement des Turcs mais également de Bagdad et de Mark Parris, ancien Ambassadeur des EU à Ankara. Elle a publié la lettre de protestation de l’Ambassadeur de Turquie à Washington, Maslahatgüzarı Burak Akçapar « Alors qu’ils se livrent à un terrorisme cruel, les membres du PKK sont présentés dans l’article comme des soldats remplis d’humanité menant un combat épique ».
Je pense que nous devons nous aussi, Français d’origine turque ou Turcs de France protester auprès des rédactions qui publient des articles tendant à présenter le PKK comme un mouvement de libération du peuple kurde.
Source : Hürriyet
